RD Congo : Les assises de ‘’l’ACTE Grand Bandundu’’ prônent la ‘’Révision’’ et non le ‘’Changement’’ de la Constitution pour l’émergence du pays

Par Badylon Kawanda Bakiman

‘’L’Action citoyenne pour la transparence des élections (ACTE)’’, une des structures de la société en République démocratique du Congo (RDC) en générale et dans la province du Grand Bandundu en particulier, vient de tenir ses assises du mois de mai 2024 à Kikwit, ville économico-politique du Kwilu dans le sud-ouest du pays. Il s’agit de ‘’l’Assemblée provinciale citoyenne du Grand Bandundu’’ qui est un espace d’échanges sur tous les enjeux du pays.

Parmi les sujets abordés par ces assises figure la nécessité de la ‘’Révision’’ ou du ‘’Changement’’ de la Constitution de 2006 pour l’émergence du pays. Cette problématique fait actuellement couler beaucoup d’encres à travers la RDC.

«Cinq ans après sa réélection bénéficiant d’un second mandat, le président de la République Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a récemment annoncé devant les Congolais de la diaspora de  la Belgique la mise en place d’une Commission qui devrait réfléchir sur une nouvelle constitution (changement) ou mieux sa révision. Le président Tshisekedi a soutenu devant ces Congolais de la diaspora que la constitution congolaise de 2006 est devenue obsolète et elle était conçue pour faire la part belle aux belligérants», a expliqué Dan Idima, point focal de l’ACTE Grand Bandundu et président des assises.

Après les travaux en commissions, les assises ont finalement opté pour la ‘’Révision’’ et non pour le ‘’Changement’’ de la constitution du 18 février 2006.

«Cette constitution a présenté ses limites. C’est un monstre à plusieurs têtes.  C’est un document post-conflit. Il y a lieu de réviser quelques articles  à problèmes comme 4, 9, 10, 51, 217 etc. Il y a certaines dispositions qui favorisent la balkanisation du pays. Cette constitution ne reconnait pas les Congolais de sang. De son côté, l’article 217  prône ‘’un abandon partiel de la souveraineté du pays en vue de promouvoir l’unité africaine’’. C’est inacceptable », a expliqué  Maitre Billy Muzambakini, un des intervenants aux assises précitées.

Il a ajouté que si le pays prend le risque de ‘’changer’’ la constitution, cela veut dire qu’il sera question de jeter l’actuelle constitution dans sa globalité et rédiger une nouvelle constitution qui permettra à l’actuel président de se représenter aux élections de 2028 alors qu’il est à son second et dernier mandat.

Signalons que lors des assises, il y a eu un groupe de citoyens qui a estimé qu’il n’est pas nécessaire, à l’heure actuelle, de réviser ou de changer la constitution, car, selon eux, celle de 2006 est encore valable et qu’il y a plusieurs autres priorités qui sont liées au social de la population congolaise.

Autres sujets traités lors des assises

Outre le problème de la constitution du pays, les assises de mai 2024 de l’ACTE dans la Grand Bandundu, ont également abordé d’autres sujets. Par exemple celui des opportunités et défis de la gouvernance dans l’espace Grand Bandundu ; l’évaluation de  des politiques publiques urbaines et communales dans l’espace Grand Bandundu ; débats sur la vente et/ou projet de ventes de parcelles via la spoliation ; la question des élections présidentielles et législatives annulées par la Commission électorale nationale indépendante dans la circonscription de Masimanimba et la date de sa réorganisation…

«Les assises de cette deuxième Assemblée provinciale citoyenne a dépassé celles du mois d’avril dernier eu égard à la qualité des participants et la pertinence des réflexions et des interventions», a reconnu Maitre Rossy Pumbulu, secrétaire rapporteur des assises tout en demandant aux différents participants de faire une bonne restitution à leurs bases respectives.

 

 

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