COP28: la finance dans toutes les bouches, al-Jaber sous les projecteurs

La 28e Conférence climat s’est ouverte jeudi 30 décembre pour douze jours à Dubaï (Émirats arabes unis) avec un nombre record de près de 80 000 participants. Tous les soirs, « Un jour à la COP » récapitule l’essentiel des infos, des annonces et des réactions du jour. Le journal part également à la rencontre en images de ses multiples acteurs. Une journée était consacrée à la finance climatique, mais cet enjeu central est le quotidien de cette COP, quelque peu éclipsé par une nouvelle polémique liée au président Sultan al-Jaber.

La finance est le nœud gordien de la lutte contre le changement climatique que beaucoup aimerait pouvoir trancher. Que ce soit dans les salles de négociations, de conférence de presse ou dans les plus de 300 pavillons, le mot est dans toutes les bouches. Comme l’atteste encore cette petite mobilisation aperçue dans une artère du vaste site de l’Expo City de Dubaï, ce 4 décembre. © Géraud Bosman-Delzons/RFI

♦ Plus de 40 promesses financières totalisées depuis le début de la COP. Seize d’entre elles concernent le Fonds pertes et dommages. Huit autres doivent servir la nature, comme la Norvège qui verse à l’Indonésie 100 millions de dollars pour son Fonds pour la forêt et l’utilisation des terres (Folu). Le plan s’efforcera de parvenir à une absorption des GES qui soit supérieure aux niveaux d’émission sur l’ensemble des terres indonésiennes (c’est-à-dire un puits de carbone net d’ici à 2030). Les Émirats arabes unis, le Canada, les États-Unis et Singapour ont donné 110 millions de dollars au Ghana pour son Plan de résilience. D’autres sommes ont été promises pour le secteur alimentaire et agricole.

En tête de peloton des plus gros donateurs, on trouve l’Allemagne avec presque 200 millions de dollars promis (la moitié pour les pertes et dommages), talonnée par la France avec près de 160 millions, puis l’Italie, 100 millions. Ces promesses ont été comptabilisées par le Natural Resources Defense Council, un groupe de plaidoyer qui revendiquent trois millions de membres et de 700 scientifiques.

♦ Mia Mottley, Première ministre de la Barbade, exhorte les pays à aller au-delà des engagements volontaires, des appels aux organisations caritatives et aux investisseurs privés et à envisager plutôt des taxes comme moyen de stimuler le financement de la lutte contre le changement climatique. Une taxe mondiale de 0,1% sur les services financiers, par exemple, pourrait rapporter 420 milliards de dollars, a-t-elle dit, tandis qu’une taxe de 5% sur les bénéfices liés au pétrole et au gaz en 2022 aurait rapporté environ 200 milliards de dollars.

♦ TotalEnergies signe un accord d’investissement de 1,4 milliard de dollars pour un projet éolien au Kazakhstan. Le champ de turbines permettra d’alimenter en électricité un million d’habitants de ce pays. Situé dans la région de Zhambyl (sud du Kazakhstan), le projet prévoit la construction d’un parc éolien terrestre d’une capacité de 1 GW comprenant 160 éoliennes associées à un système de stockage par batterie de 600 MWh, utilisé en complément pour gérer l’intermittence de cette énergie. Il s’agit du « plus grand projet éolien jamais initié au Kazakhstan », selon TotalEnergies, qui prévoit de multiplier par 5, de 22 GW aujourd’hui à 100 GW en 2030, ses capacités renouvelables installées.

Source : https://www.rfi.fr/fr/environnement/20231204-cop28-la-finance-dans-toutes-les-bouches-al-jaber-sous-les-projecteurs

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