«J’étais envoyé ici pour protéger la population et ses biens à part la protection du pays. C’est pourquoi je lance ce jour ‘’l’opération sans négociation’’ pour traquer les bandits» : C’est en ces termes que le général Kiamasa Mutupeke Dieudonné, commandant de la 11ème Région militaire dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC) a annoncé la nouvelle.
C’était lors d’une réunion qu’il a présidé sur autorisation du maire Léonard Mutangu, il y a quelques jours, au siège de la 11ème Région militaire dans la commune de Lukolela, ville de Kikwit.
La réunion avait regroupé les activistes des droits humains, des acteurs de la société civile, président de la Commission justice et paix du diocèse de Kikwit y compris une délégation des avocats afin que tout le monde ait un même entendement de l’action avant de la déclenchée.
«Tout bandit (communément appelé ‘’Kuluna’’), quel que soit son rang ou son origine, sera pris et traqué. Les machettes qu’utilisent les ‘’Kuluna’’ servent à défricher les champs et non à tuer de paisibles citoyens ou les faire blesser», a-t-il martelé.
Le général dit avoir constaté une recrudescence cruelle de l’insécurité et de la criminalité à Kikwit, ville économico-politique de la province du Kwilu. Selon lui, là où il y a des services de l’Etat, la population ne doit pas pleurnicher.
«Le maire prendra un arrêté à ce sujet comme responsable n°1 de la ville. Moi, en tant que patron de la sécurité dans ce coin du pays, je suis obligé de prendre une décision afin de faire régner la paix et la tranquillité dans cette ville», a-t-il déclaré.
«Il faut que la paix rentre au climax dans cette entité territoriale décentralisée. Je rassure la population que chacun peut mouvoir même à minuit sans être inquiété ou attaqué», a-t-il fait savoir.
Il affirme avoir déjà causé avec les responsables des services sécurité comme l’ANR (Agence nationale de renseignements), la DGM (Direction générale de migration), madame la procureur de la République, la police etc.
Depuis des mois, la ville de Kikwit évolue dans un contexte de peur et d’insécurités causées par des vols à mains armées surtout chez les commerçants, des attaques des bandits qui causent des blessures, des pertes des téléphones ou d’autres biens ou même la mort. Pincements aux cœurs, grincement des dents.
Ces faits ont été plusieurs fois dénoncés par des victimes sur les antennes des radios locales.
«Je suis un anti-bandit c’est pourquoi je dis aujourd’hui ‘’Fini la récréation’’», insiste-t-il.
Il a également fait savoir que cette fois-ci l’opération précitée ne s’arrêtera pas au niveau des bandits seulement, elle va s’étendre jusqu’aux vendeurs des ‘’chanvres’’ ou d’autres ‘’lotoko’’ (boisson locale très alcoolisée) qui vivifient la criminalité.
Le général Mutupeke a saisi cette occasion pour inviter les parents à bien éduquer leurs enfants afin de ne pas s’adonner au banditisme.
Par le passé, des ‘’opérations’’ similaires avaient eu lieu dans cette ville de plus d’un million d’habitants. Ces opérations connues à l’époque sou le nom de ‘’Mbita bango’’ (entendez ‘’Frappez-les’’) avaient porté des fruits positifs.
Le lancement de ‘’l’opération sans négociation’’ est bien accueillie par la population.
«Je me sens déjà soulagée, car depuis le lancement de cette action le calme regne déjà à travers la ville. A partir de 21h00 beaucoup d’avenues sont dégagées. Il n’y a plus de grandes circulations, surtout celles des jeunes», se réjouit Françoise Nkunga, une des vendeuses des pagnes en ville- basse.
De son côté Constant Murantaba, enseignant souhaite que cette opération soit permanente pour que la paix soit aussi permanente.
Badylon Kawanda Bakiman