Par Badylon Kawanda Bakiman
Depuis des mois, les producteurs agricoles des territoires de Bagata et de Bulungu, province du Kwilu, dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC) font face aux multiples barrières et rencontrent des tracasseries lors de l’évacuation de leurs produits vers les centres de consommation sur l’axe Kikwit – Bandundu ville, plus de 300 kilomètres. Cette situation ne favorise pas leurs activités. D’autres usagers de cette route d’intérêt provincial comme des commerçants et des taximen-motos connaissent la même aventure.
C’est ce que dénonce avec véhémence la Faitière des organisations paysannes du Kwilu, Kwango et Maï-Ndombe (FOPAKKM), une plateforme qui encadre plus de 200 organisations paysannes dans ce coin du pays.
Cette structure, par la voix de Blaise Nzwanga, son président, s’est ainsi exprimée mercredi 20 novembre 2024 lors d’un point de presse à son siège à Kikwit dans la commune de Lukolela.
«Actuellement, il y a plus de 20 barrières sur ce tronçon. Parmi elles, aucune n’a des documents officiels des autorités provinciales qui permettent leurs fonctionnements. D’autres naissent de façon circonstancielle uniquement pour tracasser. Vous y trouverez des services de l’Etat comme la DGM (Direction générale de migration), l’ANR (Agence nationale de renseignements) etc.», se plaint Nzwanga.
Il a aussi affirmé qu’au total les producteurs agricoles ainsi que d’autres usagers de ce tronçon payent entre 30.000 et 45.000 Francs congolais sans quittance ou autre justificatifs en contrepartie.
«Cette pratique nuit à l’économie des usagers. Cet argent ne va pas dans la caisse de l’Etat, plutôt dans des poches des individus. Voilà pourquoi nous, au niveau de la FOPAKKM, avons fait un plaidoyer auprès des autorités provinciales en septembre dernier afin de trouver des solutions idoines. Nous avons également évoqué le fait que cette route se trouve dans un état de délabrement très avancé à plusieurs endroits. Il faut donc que le gouvernement provincial fasse quelque chose», a-t-il expliqué.
Il a aussi dit que cette mission à Bandundu-Ville a permis à la FOPAKKM de former une quarantaine de leaders paysans membres qui sont dans la ville de Bandundu et périphéries. Cette formation a porté sur la façon de mener des plaidoyers auprès de leurs autorités politico-administratives respectives.
Nzwanga a saisi cette occasion pour parler du ‘’projet AVENIR’’ dont la FOPAKKM est l’une des structures de mise en œuvre. «FOPAKKM avait participé depuis l’époque des études de faisabilité du projet AVENIR».
La plateforme n’a pas oublié d’annoncer la tenue, dans un future proche du ‘’Festival AlimenTerre’’ qui éveille souvent la population sur des sujets liés à l’agriculture et la question alimentaire via des projections des films.
«Ce n’est pas la première fois que ce festival se tient dans notre coin, c’est-à-dire à l’Université de Kikwit, à l’IFAK et plusieurs endroits de la province du Kwilu. Cela va aussi se dérouler cette année. Le secrétaire exécutif de la FOPAKKM donnera des précisions dans prochainement. Tout sera connu à un temps opportun. Cet évènement va permettre à aider les producteurs agricoles à mener leurs activités sans détruire l’environnement», a-t-il indiqué.