Par Badylon Kawanda Bakiman
Le président Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo de la République démocratique du Congo (RDC) vient d’annoncer la révision de la Constition afin de l’adapter, selon lui, aux réalités du Congo. Le président s’est ainsi exprimé mercredi, 23 octobre 2024 à Kinsangani, chef-lieu de la province de Tshopo dans l’Est du pays.
C’était lors de son message à la population. Le président avancé quelques raisons pour cette révision qui, d’après lui, pourra s’amorcer l’année prochaine.
«Notre Constitution n’est pas bonne. Elle a été rédigée à l’étranger, par des étrangers. Il faut une Constitution adaptée aux réalités congolaises.
Le président n’a pas le pouvoir de changer de mandat, mais le peuple. Ce n’est pas une question d’urgence. L’année prochaine, je vais mettre en place une commission nationale pour réfléchir sur une Constitution adaptée à nos réalités », a déclaré le président Félix Tshisekedi.
Et d’ajouter : «N’ayez pas peur, notre Constitution a des faiblesses. Je demande à nos élus de s’y pencher. Mais nos ennemis veulent en profiter pour en faire une autre lecture».
Le président de la République a aussi élucidé qu’en ce qui concerne le nombre de mandats, cette question est claire. Elle ne peut être réglée que par le référendum.
«Notre Constitution a bel et bien des faiblesses qui méritent d’être corrigées», a-t-il martelé.
Plusieurs acteurs s’opposent à cette idée
Des voix continuent de s’élever pour s’opposer énergiquement contre cette annonce présidentielle.
C’est le cas de Jonas Tshombela, coordonnateur de la Nouvelle Société du Congo. Il a affirmé que le pays vit sous l’état de siège, ce qui ne permet pas de changer ou modifier la loi fondamentale.
Le projet de Felix Tshisekedi est aussi contesté par la plateforme politique Lamuka de Martin Fayulu qui est de l’opposition.
Selon Prince Epenge, porte-parole de ce regroupement de l’opposition, l’actuelle Constitution a cimenté l’unité du peuple congolais.
«Autant le peuple avait dit non à sa modification sous le règne de l’ancien président Joseph Kabila, Il en sera autant sous le pouvoir de Felix Tshisekedi», a fait savoir l’opposant.
De son côté, la Conférence épiscopale nationale du Congo n’est pas restée muette. Par la voix du Mgr Donacien Nshole, secrétaire général, cette institution de l’Eglise catholique en RDC a tiré la sonnette d’alarme : «Le chef de l’État a dit que dans le contexte sociopolitique actuel, ce ne serait pas indiqué. Et puis, il a aussi ajouté qu’il n’a pas l’intention de s’éterniser au pouvoir», a déclaré le religieux en évoquant une rencontre avec le président Tshisekedi.