ENVINNEMENT/Réutilisation des eaux usées : les premiers tests du projet Jourdain démarreront en 2024

À l’occasion de l’anniversaire du lancement de la construction de l’unité d’affinage du projet Jourdain de réutilisation des eaux usées épurées, le syndicat Vendée eau revient sur l’avancement de l’expérimentation, et surtout de son financement.

Une première grande étape va s’achever pour le projet Jourdain de réutilisation des eaux usées traitées (Reut), en Vendée. Un an après la signature du contrat qui lançait la construction de l’unité d’affinage, élément clef du dispositif, le chantier est désormais bien avancé, avec la construction des ouvrages enterrés et des dalles ainsi que la mise en place des cuves extérieures prévues cet été.

La réutilisation des eaux usées épurées fait, en effet, partie du panel de solutions envisagées pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable en Vendée, dans un contexte de tension grandissante sur la ressource. Car, malgré les campagnes d’économies d’eau, de lutte contre les fuites dans les canalisations, les travaux d’interconnexions et de recherche de nouveaux captages, ou l’utilisation de carrières comme retenues, des marges complémentaires sont nécessaires pour trouver 450 000 m3 d’eau supplémentaires. Le syndicat a donc souhaité tester l’utilisation des eaux usées traitées pour soutenir une ressource naturelle superficielle (la retenue du Jaunay) utilisée pour la production d’eau potable.

L’idée est qu’une partie du flux d’eau sortant de la station d’épuration des Sables-d’Olonne bénéficie d’un traitement complémentaire dans la station d’affinage avant d’être rejetée dans une zone végétalisée en amont du lac de Jaunay. « L’eau qui sort de l’unité de traitement est presque déminéralisée. Son temps de séjour assez long dans la canalisation de 25 km risque de la rendre pas très oxygénée, explique Julien Orsoni, chargé de mission prospective Reut pour Vendée eau. La zone végétalisée, avec des petites cascades et un parcours dans des ruisseaux reconstitués dans une zone humide, va lui redonner un caractère plus proche de la qualité de l’eau du lac : réoxygéné et reminéralisé. »

Un chantier prévu jusqu’à mi-2024

Après l’installation des cuves extérieures, cet été, débutera, à l’automne, la construction du bâtiment, puis celle des équipements nécessaires au traitement et du poste de pompage jusqu’à l’été 2023. « Une fois l’unité de traitement terminée, elle fonctionnera durant un an avec un rejet en mer : nous vérifierons ainsi les performances de la filière de traitement et la qualité de l’eau rejetée en prenant notamment en compte les conditions variant selon les saisons, indique Julien Orsoni. Durant cette phase, nous poursuivrons la construction des installations avec celle de la canalisation de transfert et la zone végétalisée. » Ensuite, à partir de septembre 2024, l’installation fonctionnera en conditions normales, avec rejet dans la retenue du Jaunay. « Nous disposerons de trois années d’évaluation, de campagne d’analyses, de concertation avec la population pour statuer sur l’innocuité d’une telle solution », précise Julien Orsoni.

Des mesures seront réalisées à la fois dans le lac, en entrée et sortie de la canalisation, mais également dans l’usine d’eau potable.

Trois millions d’euros accordés par l’agence de l’eau Loire-Bretagne

Ce rendez-vous anniversaire est également l’occasion d’une annonce de l’agence de l’eau Loire-Bretagne : elle continuera l’accompagnement financier du projet dans sa seconde partie avec une enveloppe de trois millions d’euros. « L’agence de l’eau aura fait au global un accompagnement de plus de sept millions d’euros, à condition que nous obtenions toutes les autorisations, note Julien Orsoni. Mais c’est une annonce forte de sa part pour la poursuite de l’accompagnement financier du programme. Je pense que cela va donner une impulsion pour les autres financeurs. »

Car jusqu’à présent, les garanties de financement pour la seconde phase du projet n’étaient pas acquises. Deux options étaient toutefois sur la table, avec une hypothèse de financement « haute » de la seconde tranche, à 65 % (comme pour la première), et une autre « basse », à 50 %. « Nous sommes entre les deux options. Nous allons boucler le tour de table avec les autres financeurs potentiels, la Région Pays de la Loire, le Département de la Vendée, le fonds européen Feader, souligne Julien Orsoni. Les élus de Vendée eau ont délibéré, le mois dernier, pour acter la poursuite du projet selon ces hypothèses de financement. »

La fin de cette seconde phase s’achèvera par un bilan et un retour d’expérience auprès de différents acteurs pour arbitrer sur la poursuite ou non de cette solution. Et d’augmenter son échelle. « Le démonstrateur est conçu pour utiliser 25 % du débit disponible de la station d’épuration, soit 150 m3/h. Si les autorités nous le permettent, nous utiliserons la totalité du débit, détaille Julien Orsoni. Il faudra alors agrandir l’unité de traitement et la zone végétalisée. Pour la canalisation, en revanche, le diamètre est prévu en conséquence. »

Source : https://www.actu-environnement.com/ae/news/reutilisation-eaux-usees-premiers-tests-projet-jourdain-demarrage-2024-39971.php4#ntrack=cXVvdGlkaWVubmV8MzA4OQ%3D%3D[NTcwNTMy]

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