Science/ Agronomie: le manioc “Kindisa” de Kwilu est riche en vitamine A, selon des chercheurs

Par Badylon Kawanda Bakiman

Depuis septembre 2015, l’Institut national pour études et recherches agronomiques (INERA)/Kiyaka, province du Kwilu dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC) et le projet “Harvest Plus” en collaboration avec IITA sont en train de vulgariser les boutures de manioc, variété “Kindisa” auprès des paysans. Cette vulgarisation se fait via la distribution de ces boutures aux “ménages agricoles” qui avaient été visités en mai dernier.

« Des études et des recherches minutieuses faites par les hommes de science ont prouvé que cette variété “Kindisa” a amélioré la vision  de plus de 60 pour cent des personnes qui avaient consommé sa farine via du “luku” pendant des mois. D’autres personnes les mangeaient sous forme des carottes frites. La vision de ces personnes s’est améliorée parce que ce manioc “Kindisa” est riche en vitamine A », affirme l’Ir Corneille Lebu Milolo, chef d’antenne Recherche – développement d’INERA/Kiyaka basé à Kikwit.

Lebo ajoute également que cette variété favorise une très bonne croissance chez les enfants de zéro à cinq ans. « Il y a quelques années, le commun des mortels constataient que les enfants de cette tranche d’âge en milieu rural, même en milieu urbain, ne connaissaient pas une bonne croissance suite à certaines maladies juvéniles dans  des ménages. Mais la vitamine A contenue dans le manioc “Kindisa” améliore la situation chez ces enfants », souligne-t-il.

Selon lui, les femmes enceintes et celles qui allaitent des bébés peuvent, sans crainte,  consommer cette variété de manioc pendant plus de trois mois. « La vitamine A que la maman enceinte consomme est facilement transmise à l’enfant qui se trouve dans ses entrailles. L’enfant qui va naître sera endurant. Car la vitamine A est vertueuse en matière de santé. Mêmement pour celle qui allaite. Cette vitamine se transmet lorsque le bébé est en train de téter et sa croissance est assurée ».

« J’avais un problème de vision pour lire. Quelque fois j’étais obligée de porter des lunettes. Pendant quatre mois je consommais le “fufu” préparé à base de la  farine “Kindisa” avant sa vulgarisation, j’ai constaté que ma vision s’est améliorée », témoigne, en séjour à Kikwit,  Rosette Mpongi, une paysanne de Kakoy, village situé à plus de trois kilomètres de Kikwit.

Actuellement, plusieurs villages du secteur Imbongo ont déjà reçu des boutures de cette variété grâce à l’opération relative à la distribution. Il s’agit de : Muvema, Mission Sacré-cœur, Kakoy, Carrefour, Kwanga-Mulungu, Kwanga-Nganzi, Nkata-Busongo, Nkata-Luwala, Nkata-Nzila, Malunga, Mubungu, Ibwiti. Selon le programme, les villages suivant vont, eux aussi, recevoir les boutures de “Kindisa” : Nsi-Mulungu, luwala, Immbongo village, Musila, Danda 1, 2 et 3, Mungay, Kimpundu-Sala, puis Kimpundu-Madimbi.

« L’objectif de cette distribution est l’amélioration de l’état nutritionnel de nos populations. Mais cela ne peut être atteint que si nos populations ont  à leur portée nos variétés [Kindisa actuellement]. C’est ainsi que nous avions installé des champs de multiplication partout », affirment les organisateurs de cette distribution. Cette opération s’effectue sur base d’une fiche technique.

« Avant la vulgarisation, nous, au niveau de l’INERA/Kiyaka avions mené, en 2015, une étude pour voir si cette variété “Kindisa” peut s’adapter au sol de la province du Kwilu. Les résultats ont prouvé que “Kindisa” peut bien pousser sur ce sol kwilois. Elle resiste même aux changements climatiques. Lors de ces études, nous avons constaté également  que “Kindisa”, par tige, produit plusieurs tubercules (entre 10 et 12) à la fois sous la terre contrairement à d’autres variétés »., indique l’Ir Lebu.

« Cette façon de produire les tubercules peut facilement améliorer la situation économique de nos populations paysannes », conclut-il.

 

Related posts

Leave a Comment