RD Congo : Recourir aux maniocs résilients pour s’adapter aux changements climatiques et augmenter la production

Par Badylon Kawanda Bakiman

Face aux conséquences des changements climatiques concernant surtout la baisse des productions agricoles, Appui aux initiatives paysannes pour le développement (AIPD), une des plateformes qui accompagne une centaine de structures paysannes dans la province du Kwilu dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC) multiplie des semences résilientes de maniocs afin de s’adapter à ces bouleversements climatiques et à aider les paysans à augmenter la productivité des tubercules en vue d’améliorer la sécurité alimentaire.

Il s’agit concrètement de deux sortes de maniocs, c’est-à-dire TME419  autrement appelé Obama et Disanka.

«Après expériences, il s’est avéré que TME419 et Disanka sont résilients. L’adaptation aux changements climatiques est donc facile pour ces variétés. L’avantage n’est pas seulement l’adaptation, mais également la production qui est croissante par rapport à d’autres variétés comme F100 souvent ravagées par des insectes nuisibles», affirme l’Ir Roger Ngolo, un des cadres à l’AIPD.

Pour multiplier les semences de ces maniocs, AIPD a mis en place trois centres dans la province du Kwilu. Pour l’axe Mudikalunga, le centre de multiplication de trois hectares est à Kilombo, une agglomération située à plus de cinq kilomètres de Kikwit, ville économico-politique de la province du Kwilu.

Concernant l’axe Kwenge, le centre, également de trois hectares, se trouve à Lubungu, à 18 km de cette ville.

Le troisième centre concerne l’axe Lukamba. Le centre se trouve à Banda Papy à 64 km de la même ville.

Jean-Marie Kibala, technicien en développement rural et chargé de programmes à AIPD élucide que cette multiplication des semences se réalise dans un contexte où beaucoup de paysans ont connu des baisses de productions de maniocs suite aux bouleversent du climat et aux mauvaises variétésc de semences qui ne s’adaptent pas à ce phénomène climatique.

«Les bonnes variétés que AIPD multiplie dans les différents centres seront distribuées aux paysans après huit ou 10 mois. Nous laissons le temps voulu pour que ces semences se développent convenablement», explique-t-il.

Notons que le manioc est parmi les produits agricoles les plus consommés dans la province du Kwilu. D’où la nécessité de multiplier ses semences et de le cultiver de façon judicieuse.

Les scientifiques font savoir que la consommation de manioc présente des avantages nutritionnels significatifs, et chaque partie de la plante peut servir de nourriture pour les humains et les animaux.

«Le manioc est riche en nutriments tels qu’il est riche en calcium, en vitamines A, B et C, ainsi qu’en minéraux essentiels tels que la thiamine, l’acide folique, le fer, le manganèse, le potassium et le zinc  et constitue une source majeure de glucides (il produit environ 40 % de plus de glucides que le riz et 25 % de plus que le maïs», notent-ils.

Ils ajoutent que le manioc devient de plus en plus populaire parmi les agriculteurs africains en raison de ses avantages agricoles et de son potentiel pour nourrir les populations en croissance rapide.

«Il peut être servi comme aliment sous forme de purée de pommes de terre ou transformé en galettes amylacées ou même en pain. Les feuilles de manioc cuites sont servies comme aliment et sont un ingrédient essentiel dans les soupes et les ragoûts dans certaines parties de l’Afrique centrale, et les humains consomment les feuilles à des fins médicinales», concluent-ils.

 

 

 

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