RD Congo : Joseph Kabila, ancien président, annonce son retour au pays après un an d’exil en Afrique du Sud

Par Badylon Kawanda Bakiman

Joseph Kabila Kabange, ancien président qui avait dirigé la République démocratique du Congo (RDC) pendant 18 ans, sera de retour au pays dans les prochains jours. L’annonce  a été faite il y a quelques jours en Afrique du sud où il a passé un an d’exil. Dans une déclaration écrite, celui-ci justifie sa décision par ‘’la gravité de la situation sécuritaire et institutionnelle’’  sur place et par sa volonté de contribuer à la recherche d’une solution à la crise que le pays traverse actuellement.

Selon lui, la situation en RDC est ‘’hors de contrôle’’.  Il estime qu’après six années d’absence et une année d’exil, l’heure est venue pour lui de ‘’rentrer sans délai’’.

«compte tenu de la dégradation de la situation sécuritaire à travers toute la RDC, ainsi que de la déliquescence qui gangrène tous les secteurs de la vie nationale», a-t-il écrit.

Des voix s’élèvent concernant cette annonce

L’annonce de ce retour au bercail a engendré plusieurs réations au sein de la population congolaise et au sein des politiciens.

«Que viendra-t-il encore faire dans le pays ? Que va-t-il réaliser qu’il n’a pas fait pendant 18 ans au pouvoir ? C’est une distraction pure et simple. Il cherche à s’enrichir davantage», déclare Faustin Mukungu, enseignant du primaire basé à Kikwit, ville économico-politique de la province du Kwilu dans le sud-ouest de la RDC.

D’après lui, Kabila avait déjà réalisé deux mandats comme président conformément à la constitution.

De son côté, Hélène Mutolokati, paysanne, estime que Kabila est libre de revenir au pays.

«Il est libre de renir. Qui oublie qu’il est sénateur à vie ? Personne ne peut l’empêcher de revenir au pays» ; note-t-elle.

Augustin Kabuya, un des cadres de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti au pouvoir,  estime que la décision de l’ex-chef de l’État constitue un aveu de sa paternité à la rébellion de l’AFC/M23 qui mène la guerre d’agression dans l’Est du pays.

Il affirme ne pas être surpris par cette annonce de Joseph Kabila qui, selon lui, serait le pion de Paul Kagame, président du Rwanda qui soutient le M23/AFC.

Du côté du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de Joseph Kabila, ces accusations sont qualifiées de faux-fuyants.

C’est ainsi que le secrétaire permanent adjoint de cette formation politique, Ferdinand Kambere, a dénoncé les tentatives visant à porter atteinte à l’autorité morale de son parti ainsi qu’à d’autres cadres.

Ferdinand Kambere a décrit les propos d’Augustin Kabuya comme de simples mensonges destinés à tromper la vigilance de l’opinion publique : « Ce sont des mensonges. À défaut de justifier leur bilan, ils pensent qu’ils peuvent continuer à tromper la population avec des mensonges pour occulter leur échec cuisant».

 

 

 

 

 

Related posts

Leave a Comment