Par Badylon Kawanda Bakiman
La mort de 129 personnes à la prison centrale de Makala dans la ville-province de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC) par balle et bousculades la nuit du 1er au 02 septembres 2024 continue à susciter des réactions et grincements des dents. Parmi ces réactions, il y en a qui exigent des ‘’enquêtes sérieuses, mixtes et indépendantes’’ afin de déterminer les circonstances exactes de cette tragédie.
C’est le cas avec l’Union européenne (UE). Dans un message posté sur compte X (ex twitter) Nabila Massrali, porte des Affaires étrangères et de la politique de la sécurité de l’UE, a fait savoir que l’objectif de ces enquêtes sera de faire la lumière sur ces événements ‘’tragiques’’ et d’établir les responsabilités.
«L’UE demande une enquête indépendante et rapide afin de faire la lumière sur ces évènements tragiques et d’établir les responsabilités», écrit-elle.
De leur côté, les défenseurs des droits de l’homme exigent la même chose. La Voix de sans voix (VSV) pour les droits de l’Homme, par exemple, note : «Il est important que les responsabilités en soient établies».
La VSV rappelle aux autorités congolaises qu’aucun motif et aucun prétexte ne saurait justifier les violations des droits humains dont les droits intangibles, en l’occurrence le droit à la vie.
«Il y a eu des viols massifs présumés sur nos clientes par des hommes en armes et d’autres prévenus, soutenus par certains venus de l’extérieur. Et c’est dans ce désordre que beaucoup se sont évadés», déclare Mme Sahra Ndjibu, une des avocates qui suivent de près la situation. Elle a été alertée par sa cliente présumée violée.
«Souvent les enquêtes menées par le pouvoir ne donnent pas des résultats crédibles. C’est pourquoi il est impérieux de diligenter des enquêtes sérieuses, mixtes et réellement indépendantes afin d’élucider ces évènements cruels et mésodermiques», s’indigne Claude Mampa, un des activistes des droits humains.
Quelques acteurs politiques dont Moise Katumbi, un des opposants ainsi des députés nationaux s’insurgent contre ce qu’ils appellent ‘’carnage à la prison centrale de Makala’’ et exigent des lumières via des enquêtes indépendantes.
Il sied de noter que la Prison Centrale de Makala à Kinshasa a été le théâtre d’une tragédie majeure dans la nuit du 1er au 2 septembre 2024. Cet incident a révélé des défaillances graves dans le système pénitentiaire de la RDC, avec plusieurs dizaines de prisonniers abattus dans des conditions particulièrement cruelles.
Jacquemain Shabani, ministre de l’intérieur a déclaré que ce drame a fait un bilan provisoire de 129 morts dont 24 par balle et d’autres par bousculade.
Jusqu’alors aucun chiffre n’est disponible contre les fugitifs lors de ces évènements.
Depuis sa libération, Stanys Bujakera, journaliste, activiste et ancien détenu, avait régulièrement alerté sur les conditions de détention précaires à Makala. Il avait dénoncé la surpopulation, la famine, le manque d’hygiène et les maladies endémiques, fournissant des preuves visuelles pour étayer ses affirmations. Malgré ces avertissements répétés, les autorités avaient choisi de les ignorer.