Par Badylon Kawanda Bakiman
Les leaders de principaux groupes d’agriculteurs connus sur le continent africain viennent de monter au créneau. Ils prônent ardemment la promotion de petits exploitants agricoles qui sont marginalisés par les acteurs de l’agriculture industrielle. Par ricochet, ils s’insurgent contre cette agriculture industrielle qui influence les politiques agricoles ainsi que les systèmes alimentaires dans plusieurs pays d’Afrique.
Ces leaders se sont ainsi exprimés mercredi, 30 août 2023 lors d’une conférence de presse virtuelle organisée par l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA) et ses alliés. AFSA une large alliance de différents acteurs de la société civile qui font partie de la lutte pour la souveraineté alimentaire et l’agro écologie sur le continent.
Parmi ces leaders figurent non seulement ceux de l’AFSA, mais également ceux d’autres structures comme l’Alliance zambienne pour l’agro écologie et la biodiversité (ZAAB) dont le siège social est en Zambie ; l’Institut de recherche et de promotion des alternatives en développement (IRPAB) basé au Mali ; Southem African Faith Communities’ Envirnment Institute (SAFCEI) basé en Afrique du sud etc.
La conférence de presse virtuelle a gravité autour d’un thème bien libellé à savoir ‘’pas de décision nous concernant sans nous : les principaux groupes d’agriculteurs africains contestent la domination des entreprises au Sommet de l’Agra’’.
Les leaders notent que les petits exploitants agricoles, depuis des années, jouent un grand rôle dans le système alimentaire africain.
«La contribution de petits exploitants agricoles dans le système alimentaire est essentielle», a déclaré Anne Maina de l’AFSA Kenya tout en regrettant le fait que ces petits exploitants ont de moins en moins accès à leurs terre à cause des entreprises qui évoluent dans l’agriculture industrielle.
Afin de s’insurger contre cette agriculture industrielle, Maina a demandé aux bailleurs de fonds d’Agra (anciennement appelé Alliance pour une révolution verte en Afrique) et qui travaille avec les acteurs de l’agriculture industrielle d’arrêter leurs financements.
Même son de cloche du côté Gabriel Manyangadze de SAFCEI. Tout en reconnaissant le rôle important que jouent les petits paysans dans la sécurité alimentaire, il a regretté la réalité selon laquelle les intrants qu’achètent les petits exploitants agricoles coûtent chers.
«Que va-t-il se passer lorsque les entreprises précitées vont se retirer ?», s’est-il interrogé. Il a indiqué que les systèmes alimentaires sont verrouillés sur le continent.
Mamadou Goita d’IRPAD, Juliet Mangamba de ZAAB ainsi que Juma Shabani, un autre leader, sont revenus sur les mêmes réalités. Ils ont aussi prôné l’agro écologie qui, ont-t-ils affirmé, va protéger les générations futures.
Ces leaders paysans haussent le ton à quelques jours du ‘’Sommet d’Agra’’ prévu du 05 au 08 septembre en Tanzanie.
Selon un ‘’avis aux médias’’ concernant la conférence de presse envoyés par email par AFSA et ses alliés, le Sommet d’Agra va apprendre comment le Forum africain sur les systèmes alimentaires va continuer à orienter les politiques gouvernementales en faveurs de l’agriculture industrielle ; va canaliser les fonds publics pour soutenir l’accaparement des terres par les entreprises agro-industrielles ; va apprendre à négliger le rôle essentiel de petits exploitants agricoles.
Les leaders paysans susmentionnés ont affirmé avoir constaté un échec persistant des programmes de la Révolution verte à réduire la pauvreté ; un échec à augmenter la productivité ; un échec à promouvoir l’adaptation au climat ; un échec à nourrir l’Afrique de manière adéquate… D’où la nécessité de promouvoir et d’accompagner les petits exploitants agricole africains.