Par Badylon Kawanda Bakiman
La CANACU (Communauté des amis de la nature et de la culture), une des Organisations non gouvernementales intervenant dans les domaines des droits humains, de l’assistance multisectorielle, de l’environnement et de la culture en République démocratique du Congo (RDC), continue toujours ses activités avec les Enfants Non Accompagnés (ENA) dans différents villages de territoire du Grand Bandundu.
«C’était dans le cadre de la réponse protection à la récente crise de Kwamouth (Province du Mai-Ndombe) à travers les ‘’Espaces Amis d’Enfants’’ (EAE) mobiles et le renforcement des capacités de ces acteurs et prestataires de protection de l’enfant sur la prévention contre l’exploitation et l’abus sexuel», précise Damien Bungu, le Coordonnateur Provincial de la CANACU.
Les Espaces Amis d’Enfants sont des lieux aménagés par la CANACU où les enfants, sans distinction de sexe ou de couleur, jouissent de leurs droits les plus élémentaires à travers des jeux et plusieurs autres activités.
Ces EAE mobiles ont concernés trois pôles, Kwamouth centre et environs, Territoire de Kenge, et la ville de Bandundu et ses environs. Ils ont permis d’atteindre un grand nombre d’enfants affectées dans les sites principaux et au tour de ces sites.
Cette réponse a inclus bien entendu le composant soutien IDTR aux ENA, l’approvisionnement en Kit PEP et le renforcement des acteurs sur la protection contre l’exploitation et les abus sexuels.
Voici les activités développé dans chaque axe :
- L’organisation des activités psychosociales et récréatives dans l’EAE mobile pour les enfants ;
- L’identification et la documentation des enfants non accompagnés ;
- Assurer la recherche des familles et la réunification familiale des ENA ;
- La sensibilisation des familles sur la protection des enfants en période de déplacements et la sensibilisation sur les abus et exploitation sexuelles…
Les personnes impliquées dans ce projet sont notamment les volontaires communautaires, les membres des ONGs, la Divas, le Genre, la santé, l’Intérieures, les membres de RECOPE et staffs OSC leaders communautaires et les Organisations impliquées dans le travail avec les déplacés de ces conflits. Ce qui à permis de pérenniser les acquis du projet.
Les coordinations des intervenants ont été mise en place à : Bandundu ville, Mongata, Kwamouth, Kenge, Fatundu suivi des focus groupes avec la participation des organisations à base communautaires (volontaires) avec l’objectif d’écouter et documenter les besoins et les intérêts des femmes et des filles dans les activités humanitaires.
Ces organisations à base communautaire avaient le rôle d’appuyer les acteurs humanitaires et la Protection dans l’identification de la cible (les filles et les femmes) qui participeront aux focus groupes ainsi que d’animer et faciliter le dialogue avec elles.
Les conférences-débats organisées en présentielle à Kenge et Bandundu à travers l’utilisation des radios communautaires pour présenter les résultats des focus groups sur les abus et exploitation sexuelle ont été au rendez-vous.
Le projet a apporté un soutien psychosocial d’urgence aux enfants et les communautés affectées par la crise.
Les psychologues impliqués dans le projet avaient le rôle d’’accompagnement psychosocial, le référencement et la dédramatisation y compris la prise en charge psychosocial des enfants.
Damien Bungu note que ce projet a permis d’atteindre un grand nombre des enfants affectées dans les sites principaux et au tour de ces sites.
«Ce projet a également inclus les composantes suivantes : soutiens IDTR (Identification, traitements documentation et réunification) aux ENA ; l’approvisionnement en Kit PEP (constitué des médicaments de prise en charge de viol pour aider les survivants). Cela à part le renforcement des acteurs sur la protection contre l’exploitation et les abus sexuels.
Tout a commencé par un briefing des acteurs du projet sur le travail avec les enfants.et le briefing sur le renforcement des capacités concernant la PSEA (Prévention sur les exploitations et abus sexuels et) avant le déploiement sur terrain», a-t-il ajouté.
Notons que la CANACU a développé une approche participative avec les autres acteurs étatiques et non étatiques sur les aspects de l’accompagnement psychosocial des enfants traumatisés et des victimes des violences basées sur le Genre. La CANACU a également impliqué un autre partenaire dans la province du Kwango.
Plusieurs activités ont été menées au niveau de chaque axe : – activités psychosociales et récréatives dans les EAE mobile pour les enfants ; l’identification et la documentation des enfants non accompagnés ; – la recherche des familles et la réunification familiale des ENA ; – la sensibilisation des familles sur la protection des enfants en période de déplacements ; – la sensibilisation sur les abus et les exploitations sexuelles.
Les volontaires communautaires, les membres des ONGs, la Divas, le Genre, la Santé, les membres de RECOPE (Réseaux communautaires de protection d’enfant), les staffs des Organisations de la société civile, les leaders communautaires et les autres structures impliquées dans le travail avec les déplacés de ces conflits ont été ciblés et impliqués. C’est ce qui a permis quelques acquis pour pérenniser le projet.
Résultats obtenus
A Bandundu ville, chef-lieu de la province du Kwilu, dans le cadre des activités psychosociales et récréatives, 5118 enfants ont fréquenté l’EAE mobile dont 2287 filles et 2831 garçons. Au site de Kwamouth, d’octobre jusqu’au 5 décembre 2022, l’EAE a reçu 3407 enfants dont 1357 garçons et 2050 filles. Le site de Kenge, pendant la même période, on a enregistré 31406 enfants c’est-à-dire 20987 garçons et 10419 filles. «Tout cela vise la dédramatisation des enfants affectés», martèle Bungu.
En ce qui concerne le monitoring de protection des ENA, sur les 30 ENA identifiés et documentés à Bandundu ville, tous ont été réunifiés (13 garçons et 17 filles). Pour Fatundu, parmi les 11 identifiés et documentés (3 filles et 8 garçons) tous ont également été réunifiés. Même chose à Kwamouth où 11 identifiés et documentés (5 filles et 6 garçons) puis réunifiés. Quant à Kenge, chef-lieu de la province du Kwango, 67 ENA identifiés et documentés en raison de 39 filles et 28 garçons dont 9 ont été réunifiés (5 filles et 4 garçons).
Les renforcements des capacités en PSEA
A Bandundu-ville, 35 Participants dont 12 femmes et 23 hommes ; à Kwamouth 30 dont 9 femmes et 21 hommes. Pour le site de Mongata, 30 Participants (11 femmes et 19 hommes)
Appuis vestimentaire et nutritionnel
Les Kits vestimentaire et nutritionnel ont été mis à la disposition des enfants dans le FAT (Familles d’accueils transitoires) avant leurs réunifications. Il y a eu aussi des provisions en kits d’appui aux FAT selon les besoins. Au moins 90 Familles ont été appuyées.
Des accords de collaborations avaient été signés entre la CANACU et les Hôpitaux Généraux de Références des sites ciblés pour la prise en charge des enfants affectés malades.il en et s’agit de HGR de Bandundu, HGR de Kwamouth ,…
«Au-delà du travail abattu par la CANACU il y a d’autres besoins identifiés en termes des enfants séparés et autres enfants vulnérables. Ils ont été identifiés dans toute cette communauté. Cela fait état de 4225 enfants dans les différents sites de mise en œuvre du projet en raison de 2050 garçons et 2175 filles. A cela s’ajoutent autres des enfants associés aux assaillants. Ceux-ci les ont utilisés comme des éclaireurs avant les affrontements ou les attaques des villages programmés. Nombreux parmi ces enfants sont ceux qui sont sacrifiés. L’UNICEF a offert des intrants a l’EPST Kwamouth 1 en termes des bâches pour des écoles incendiées à l’intérieures de Kwamouth», conlut Damien Bungu.