Par Badylon Kawanda Bakiman
A kikwit, ville économico-politique de la province du Kwilu et ville cosmopolite d’un millions d’habitants située dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC), l’Organisation internationale de migration (OIM), une structure des Nations Unies, ainsi que l’Agence pour la prévention et la lutte contre la traite des personnes (APLTP), service spécialisé attaché à la présidence de la République, viennent d’appeler les ONGDHs (Organisations non gouvernementales des droits de l’Homme) à dénoncer les cas liés à la traite des personnes et à assurer l’accompagnement des victimes.
Cet appel a eu lieu le 06 mai 2022 lors d’une réunion mixte qui s’est déroulée dans le bureau de la CANACU (Communauté des amis de la nature et de la culture) dans la commune de Lukolela.
Outre les ONGHs, la réunion mixte a également reçu les responsables des bureaux urbains des Affaires sociales, du Genre, famille et enfant, des assistants sociaux ainsi que les membres de la délégation de l’OIM et l’APLTP venus de Kinshasa, la capitale.
«La situation de la traite des personnes a pris de l’ampleur en RDC y compris la ville de Kikwit. Plusieurs des cas de violence sexuelle en RDC sont souvent assimilées à la traite des personnes. Il a été aussi documenté des cas de mendicité forcée, de mariage forcé ou encore de trafic d’enfants. Ces indicateurs démontrent que le phénomène prend de l’ampleur », a déclaré Ely Thélot, conseiller technique lors d’un entretien avec la presse.
Docteur Thélot a souligné un fait en ces termes :
« Au niveau de l’OIM, nous sommes préoccupés par la traite des personnes. Nous ne nous limitons pas seulement à organiser des formations ou faire la sensibilisation mais nous avons aussi un regard particulier sur l’accompagnement et la protection des victimes à travers des activités de réinsertion sociale, réunification familiale et le suivi judiciaire. Nous avons appris auprès des acteurs de terrain qu’il y a des cas des traites des personnes, que cela est poursuivi en justice et que les victimes ont des besoins », a-t-il indiqué.
De son côté, Laurette Musangu, assistante en charge de l’accompagnement et de la protection des victimes au sein de l’APLTP, a insisté sur la nécessité de travailler en collaboration et de mettre du sérieux dans les actions d’enquêtes et de dénonciation.
«Nous sommes venus à Kikwit pour deux volets. D’abord l’accompagnement des victimes de la traite, ensuite faire le suivi de la protection des victimes, laquelle protection englobe le social, le médical et le judiciaire. Il était aussi question de rencontrer les acteurs de première ligne pour faire une prise de contact et faire le recadrage de nos interventions ainsi que la gestion des cas des victimes de la traite de personnes.
Elle a affirmé que l’agence est actuellement dotée d’une procédure standard de référencement des victimes de la traite. Il fallait donc rappeler le rôle et le champ d’intervention de chaque partie prenante. Ces acteurs sont appelés à travailler en synergie.
«Ils nous ont promis de continuer le même travail. Ils l’ont prouvé autour d’un premier cas travaillé en synergie, effort qui a permis à l’agence et ses partenaires techniques et financiers « OIM-USAID » à réinsérer et réunifier des victimes de la traite des personnes dans la province du Kwilu. Nous attendons d’eux plus d’engagement dans la lutte contre la traite des personnes », a-t-elle ajouté.
Sur son site, l’OIM renseigne qu’avec 165 Etats membres, 8 autres Etats ayant le statut d’observateur et des bureaux dans plus de 100 pays, l’OIM est dédié à la promotion de la migration humaine et ordonnée pour le bénéfice de tous. Il le fait en fournissant des services et des conseils aux gouvernements et aux migrants. Elle travaille pour aider à assurer la gestion humaine et ordonnée des migrations, à promouvoir la coopération internationale sur les questions de migration, pour aider à la recherche de solutions pratiques aux problèmes de migration et de fournir une assistance humanitaire aux migrants dans le besoin, y compris les réfugiés et les personnes déplacées à l’intérieur.
Quant à elle, l’APLTP, créée en 2019 par une ordonnance présidentielle, est le service compétent pour la prévention, la sensibilisation, la lutte contre le phénomène de la traite des personnes, l’identification des auteurs de ces actes, le suivi de leur tradition en justice jusqu’à leur condamnation ainsi que la protection des victimes des actes rentrant dans la définition de la traite des êtres humains. Elle participe au démantèlement des réseaux liés audit phénomène; assure le suivi et concourt à la conception et l’élaboration de la politique publique en cette matière.