Par Badylon Kawanda Bakiman
Depuis des années, le ‘’Comité national femmes et développement’’ (CONAFED), une des structures qui militent pour les droits des femmes en République démocratique du Congo (RDC) est en première ligne pour que les femmes congolaises puissent émerger, occuper, à l’instar des hommes, des postes de prise de décisions, des postes de direction. Des efforts sont régulièrement conjugués pour que la parité Homme-Femme et le genre deviennent une réalité dans ce pays de plus de 80 millions d’habitants en Afrique centrale.
Le CONAFED a récemment livré cette information lors d’un point de presse qui s’est déroulé au ‘’Grand Hotel’’ de Kikwit, province du Kwilu, dans le sud-ouest du pays. Ces efforts vont toujours continuer.
«C’est après plusieurs observations que nous avons remarqué que la participation des femmes restent toujours faible malgré les différentes activités organisées. Les causes sont souvent politiques, culturelles, mais également au niveau de la femme elle-même. Mais, malgré cela le CONAFED ne se fatigue pas de sensibiliser ces femmes, de renforcer leurs capacités, de mener des actions de plaidoyer auprès des autorités pour qu’elles tiennent compte des femmes lors des échéances électorales, aussi lors des différentes nominations aux instances de prise de décisions au niveau national, provincial et local. A ce jour, cette représentation de la femme ne dépasse pas 10 pour cent», a expliqué Rodin Muvuyu, chargé des programmes du CONAGFED.
Parmi les actions que le CONAFED continuent à mener afin d’atteindre les objectifs escomptés figurent des ateliers de renforcement des capacités ; des sensibilisations ; des mémos ; des plaidoyers auprès des autorités non seulement politico-administratives, mais également auprès des chefs des partis politiques qui dressent des listes des candidats qu’ils déposent auprès de la Commission électorale nationale indépendante.
Lors de ce point de presse, la structure a également invité tout le monde (Hommes et Femmes) à s’impliquer dans la sensibilisation afin que le tableau et les statuts des femmes congolaises changent.
Les actions sont menées dans un contexte caractérisé par des préparations des élections prévues constitutionnellement en 2023.
Des bases légales
Quant à elle, maman Nathalie Mangila, secrétaire permanente du CONAFED dans la province du Kwilu, a justifié les différentes actions de cette structure par des dispositions légales inhérentes aux droits des femmes sur le plan national.
Parmi ces lois figure la constitution de la RDC à son article 14 qui stipule «Les pouvoirs publics veillent à l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard de la femme et assurent la protection et la promotion de ses droits. Ils prennent, dans tous les domaines, notamment dans les domaines civil, politique, économique, social et culturel, toutes les mesures appropriées pour assurer le total épanouissement et la pleine participation de la femme au développement de la nation. Ils prennent des mesures pour lutter contre toute forme de violences faites à la femme dans la vie publique et dans la vie privée. La femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales. L’Etat garantit la mise en œuvre de la parité homme-femme dans lesdites institutions. La loi fixe les modalités d’application de ces droits».
De son côté, Eugène Minga, chargé de l’administration, a évoqué plusieurs élucidations et exemples concrets qui indiquent que les femmes sont capables d’occuper des postes de direction et de prise de décision comme des hommes. «Parmi les femmes, il y en a qui dépassent des hommes en compétence», a-t-il estimé.
Les efforts de cette structure marchent avec l’Objectif 5 des ODD (Objectifs de développement durable) qui prône l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.
Un document du CONAFED à notre possession renseigne que «le travail du CONAFED dans toutes les provinces de la RDC (y compris dans les endroits les plus reculés) lui donne une envergure nationale et fait effectivement du CONAFED une première organisation nationale spécialisée en genre en RDC. Son action a dépassé les limites des seules organisations membres affiliées sur le terrain et son fonctionnement est conforme à la loi sur les ASBL de la RDC».
Selon le même document, cette structure s’évertue de « Promouvoir, par ‘’l’approche genre’’, une société plus juste et plus harmonieuse, favorable à l’émergence du leadership féminin ; Créer un cadre de recherche, de concertation et de solidarité pour appuyer les associations féminines et autres qui prônent le genre».