Par Badylon Kawanda Bakiman
«Pendant la saison A, j’ai produit huit sacs de maniocs, six sacs d’arachides, sept sacs de courges… J’ai eu des difficultés pour les amener à Kikwit afin de vendre. La route entre le village Nsiangobo et Binkulu (Plus de 30 kilomètres) est impraticable pour les véhicules. Des motos et vélos y circulent difficilement. Souvent il y a des accidents», témoigne Jean Ilumasa rencontré au village Nsiangobo, secteur Niadi-Nkara, à 80 km de Kikwit.
Selon lui, ce tronçon est un raccourci qui mène vers la ville de Kikwit. Il affirme que jusqu’alors quelques sacs de ses produits se trouvent encore dans un dépôt construit en chaumes. En cas de fortes précipitations ces produits vont s’abimer.
Même son de cloche avec les paysans de Kimputu Mfinda/Plateau. Ici, les routes n’existent pas. La semaine passée, la jeep de la ‘’Fondation Musukulu Brande’’, une des structures qui interviennent aussi dans le domaine agricole a eu des amers à boire. Deux pneus ont été abimés parce que le chauffeur voulait forcer pour tailler une route en plein foret. «Je regrette mes pneus. Si je savais, je n’allais pas amener ce véhicule dans ce coin», dit le chauffeur.
Dans les territoires d’Idiofa, de Gungu, de Masimanimba ou de Bagata, le tableau est similaire.
Depuis des années les paysans de la République démocratique du Congo (RDC) en générale et ceux de la province du Kwilu en particulier dans le sud-ouest du pays, produisent des tonnes et des tonnes des produits agricoles pendant toutes les saisons culturales : Maniocs, maïs, arachides, courges, tomates, niébés, millets, l’huile de palme etc. Ces produits aident de temps en temps des centres de consommations comme Kikwit et Kinshasa à améliorer la sécurité alimentaire.
Mais ces paysans, qui constituent plus de 70 pourcent de la population, sont dans le désarroi étant donné que les routes de dessertes demeurent impraticables afin d’évacuer leurs produits.
«Nous demandons au gouvernement central de bien vouloir classer la situation des routes de desserte agricole parmi les priorités dans le programme de développement de 145 territoires. Kinshasa n’est pas la RDC», indique Pitchou Musengele, chef du village Kanga 1dans le territoire de Gungu.
Des défenseurs des droits humains contactés à ce sujet ont rappelé les promesses que le président de la République, Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo avait formulées lors de son investiture en janvier 2019 concernant l’amélioration des activités agricoles.
«Les routes de dessertes agricoles figurent justement parmi les activités de l’Agriculture. Il faut que cela s’améliore», déclare Jean Kilumbulu, un des activistes des droits humains (FIN)