Badylon Kawanda Bakiman
Plusieurs scientifiques à travers le monde ont mené des recherches méthodiques et approfondies afin de dénicher les valeurs des fruits et légumes concernant la santé humaine. En effet, dans plusieurs pays du globe les travaux de l’agriculture facilitent l’accès aux fruits et légumes sans difficultés majeures.
Il est curieux de constater que pas mal de gens ignorent la valeur de ces fruits et légumes dans leurs organismes. Par exemple dans la ville de Kikwit, bastion économico-politique de la province du Kwilu dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC),45 personnes parmi les 60 interrogées à ce sujet, soit 75 pour cent, ne connaissent pas ces valeurs.
«Je mange régulièrement des légumes mais peu de fruits. Sincèrement je n’ai pas d’idée concernant la valeur nutritive de ce que je consomme», témoigne Paulin Nsakani, un des vendeurs au grand marché de Kikwit.
Les scientifiques ne manquent pas d’expliquer cette problématique.
«Les recommandations nutritionnelles s’appuient sur un ensemble de connaissances permettant d’évaluer les avantages et les risques d’un comportement alimentaire ou de la consommation d’un aliment», note Aline Mungungu, nutritionniste basée à Kikwit.
Elle affirme que concernant les fruits et légumes, les bénéfices envisagés sont des apports en nutriments et un effet protecteur éventuel contre les principales pathologies chroniques ; les risques éventuels sont liés notamment à la présence de résidus de pesticides dans ces aliments.
Selon une étude scientifique menée en France par l’INRA (Institut national des recherches agronomiques) qui avait mobilisé un groupe d’une vingtaine d’experts il y a quelques années, les fruits et légumes représentent des sources importantes de notre alimentation.
«C’est le cas de la vitamine C, des folâtres et de la vitamine A apportée par les caroténoïdes pro-vitaminiques A. Les principaux composés des fruits et légumes et leurs propriétés sont les suivants : – Les fibres agissent sur la satiété, l’excrétion fécale et l’activité motrice de l’intestin, sur les paramètres métaboliques, notamment les lipides plasmatiques (à jeun et post-prandial), et sur les caractéristiques de la flore colique du fait des effets pré-biotiques de certaines fibres», explique cette étude.
Selon la même source, la vitamine C est dotée de propriétés réductrices à la base de son activité biologique. Elle a une activité antioxydante et un rôle de cofacteur dans les réactions catalysées par l’oxygène.
Cette étude ajoute également que la consommation des fruits et légumes est reconnue pour ses capacités d’inhibition de la synthèse des nitrosamines, composés cancérogènes. – Les caroténoïdes pro-vitamine A (α- et β-carotènes) génèrent de la vitamine A, qui a un rôle essentiel dans la physiologie des cellules nerveuses de la rétine. – La vitamine B9 est représentée par le groupe des folates ou polyglutamates. Les folates participent au métabolisme des acides aminés et des acides nucléiques.
Selon l’OMS, le niveau de consommation quotidienne en fruits et légumes varie considérablement dans le monde, allant de moins de 100 g dans les pays les moins développés à plus de 450 g en Europe occidentale (www.who.int/fr/).Dans un communiqué de 2006, l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) indique que la consommation moyenne de fruits et légumes dans le monde équivaut à tout juste 20-50 % des seuils minimums recommandés.
Cette faible consommation serait le résultat de plusieurs facteurs dont les mauvaises pratiques agricoles, la pauvreté et la montée en flèche des aliments prêt-à-consommer (FAO, 2006).