Depuis le mois de novembre 2021, les membres du Réseau d’organisations des droits de l’Homme et Education civique d’inspiration chrétienne (RODHECIC) , une des plateformes regroupant quelques structures intervenant dans le domaine des droits humains en République démocratique du Congo (RDC), parcourent les quatre communes de la ville de Kikwit, province du Kwilu, dans le sud-ouest du pays, afin de ramasser des sachets parsemés par-ci par-là et les bruler.
Ces actions se font en présence des autorités politico-administratives, c’est-à-dire des chefs de quartiers, des chefs des rues, des bourgmestres etc. Quelques fois, la population intervient, mais de façon timide.
«Personne n’ignore que les sachets polluent l’environnement. Et la population a le droit de vivre dans un environnement sain afin que la santé tout le monde soit bien protégée et donner la possibilité d’écarter certaines maladies des mains sales», indique Davin Nzwanga, responsable du RODHECIC dans la province du Kwilu.
Il a affirmé que ces actions constituent également des campagnes de sensibilisation afin que la population de chaque quartier puisse continuer à assainir son environnement.
En menant ces actions, le RODHECIC ne se limite pas seulement à ramasser les sachets. Ces acteurs passent à l’incinération de tous ces sachets en présences des autorités et de des curieux.
A kikwit, comme dans plusieurs autres coins de la République, plus de 60 pour cent de la population recourent aux sachets pour emballer les articles ou des aliments achetés aux marchés, dans des magasins etc.
Jean Ludana, environnementaliste, affirment que les sachets ainsi que les matières plastiques prennent plus de quatre siècles à se dégrader et contaminent toute la chaîne alimentaire, polluent la nature.
«À la base du plastique, on trouve un polymère, une macromolécule constituée de longues chaînes carbonées. Le plastique est fabriqué essentiellement à partir du pétrole raffiné à partir duquel est extrait le naphta. Ce dernier est transformé en plastique dans une usine pétrochimique», renseigne-t-il.
Selon lui, on distingue deux grandes catégories de plastique : les thermoplastiques et les thermodurcissables. Les premiers fondent sous l’effet de la chaleur et se solidifient sous l’effet d’un refroidissement. Pour les seconds, la transformation est irréversible.
En 2018, le gouvernement congolais avait interdit la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sacs, sachets et autres emballages en plastique sur toute l’étendue du pays. Mais en pratique cela est demeuré lettre morte.
Quelques gens de Kikwit qui ont vécu les actions du RODHECIC ont salué l’initiative.
«J’encourage ce que fait RODHECIC. C’est une interpellation. Il est important que la population s’implique dans cet exercice pour assainir le milieux dans lequel elle vit», déclare Françoise Ikolongo, vendeuses au grand marché de Kikwit.
Badylon Kawanda Bakiman