Face à la sécheresse qui sévit en France, le ministre Julien Denormandie a annoncé une série de mesures pour soutenir et accompagner les agriculteurs et les éleveurs qui connaissent des difficultés dans plus d’une cinquantaine de départements.
Le déficit de précipitations qui a touché au printemps une large partie de la France s’est accentué avec un mois de juillet très sec au niveau national. Et les précipitations annoncées pour ce mois d’août « ne devraient pas engendrer » une recharge des nappes phréatiques, prévient le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). « En absence de pluies suffisantes en août, intensifiant la sécheresse des sols, la demande en eau pourrait demeurer forte », alerte le BRGM dans son bulletin mensuel de situation hydrogéologique publié le 12 août. Ce mercredi 19 août, selon le site ministériel Propluvia, 77 départements font ainsi l’objet d’arrêtés préfectoraux de restriction d’eau en France métropolitaine.
Cette situation de sécheresse qui perdure menace ainsi les agriculteurs et les éleveurs. Ils bénéficient, depuis fin juillet, de soutiens du Gouvernement annoncés par le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie. La poursuite de la sécheresse en août a en effet continué à dégrader les ressources fourragères disponibles pour les troupeaux dans plusieurs départements.
Valorisation des jachères, régime des calamités agricoles
Les agriculteurs peuvent désormais valoriser leurs jachères dans 62 départements, a annoncé, le ministre, le 12 août. Ils peuvent aussi décaler la date de début de présence des cultures dérobées comme le colza fourrager, la luzerne ou encore le sarrasin, implantés en mélange, dans 54 départements.
La sécheresse impacte une nouvelle fois fortement nos agricultures. Au-delà des mesures d’urgence, nous consacrerons des moyens importants du plan de relance pour l’adaptation de nos agricultures au changement climatique.
Julien Denormandie
Le ministre a autorisé les éleveurs et les agriculteurs des départements touchés par la sécheresse à bénéficier de dérogations pour valoriser respectivement les jachères avant le 31 août et décaler la date de début de présence des cultures dérobées ou intermédiaires déclarées en tant que surface d’intérêt écologique (SIE). Pour tous les agriculteurs bénéficiant de report au 1er septembre, l’obligation de présence de la culture dérobée se terminera au 27 octobre, avec un versement de l’avance du paiement vert dans les jours qui suivent.
Le 14 août, Julien Denormandie a aussi annoncé l’ouverture du régime des indemnisations pour « calamités » aux agriculteurs et aux éleveurs victimes de la sécheresse. Ces derniers devraient aussi bénéficier de dégrèvements fiscaux. En plus des avances des aides de la politique agricole commune (PAC), des reports ou allégements des cotisations sociales des exploitants agricoles seront possibles. Olivier Dussopt, ministre délégué chargé des comptes publics, a également accordé des dégrèvements individuels ou collectifs de taxe sur le foncier non bâti pour les exploitants sinistrés. Le régime des calamités agricoles sera également activé et « permettra d’indemniser des producteurs dès lors que les seuils de déclenchement seront atteints ».Les taux de paiement des avances des aides de la PAC sont aussi portés à 70 % pour les aides découplées et 85 % pour l’indemnité compensatoire de handicaps naturels (ICHN), afin de garantir un apport de trésorerie dès la mi-octobre.
« La sécheresse impacte une nouvelle fois fortement nos agricultures. Au-delà des mesures d’urgence, nous consacrerons des moyens importants du plan de relance pour l’adaptation de nos agricultures au changement climatique », a ajouté Julien Denormandie. Des aides sont prévues pour permettre aux exploitants d’investir dans du matériel permettant un usage « optimisé » de la ressource en eau ou dans du matériel de protection des cultures