Par Badylon Kawanda Bakiman
A kikwit, ville économico-politique de la province du Kwilu dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC), plus de 300 femmes et jeunes filles viennent d’être sensibilisées et éveillées afin de devenir autonomes et se prendre en charge dans un avenir proche via l’entrepreneuriat féminin. La Fondation Darine Mushila, une des structures de la société civile de la RDC s’est évertuée de mener cette activité dans le cadre du mois de la femme afin que les droits économiques et politiques de ces femmes soient respectés par tout le monde.
L’activité de sensibilisation a eu lieu vendredi, 28 mars 2025 dans la grande salle du ‘’Grand Hôtel de Kikwit’’ construit par l’ancien premier ministre Adolphe Muzito dans la commune de Lukolela, en présence des autorités politico-administratives, du ministère de la Jeunesse, du Conseil urbain de la jeunesse, du ministère du Genre, famille et enfant ainsi que d’autres invités. C’était une occasion propice afin que ces femmes et jeunes filles s’engagent à créer des activités génératrices de revenus dans un bref délai.
«Nous avons besoin des femmes autonomes dans cette ville de Kikwit qui a plus d’un million d’habitants. Que ces femmes n’attendent pas toujours de leurs maris ou d’autres personnes. Qu’elles n’aient pas l’habitude de quémander à tout moment. Qu’elles créent des activités lucratives. L’indépendance de la femme est une liberté pour elle. Si elle est libre, elle résout plusieurs problèmes elle-même et d’autres aides pourront venir après», a expliqué Darine Mushila, créatrice de la fondation dans son exposé.
Mushila a insisté sur le fait que l’autonomisation de la femme ne lui donne pas le droit de manquer du respect à l’endroit de son époux ou à l’endroit de tierce personne.
Notons qu’au seuil de cette activité, le mot de bienvenue lu par Gaelle Mayanga, une des participante, a élucidé la philosophie de cette journée : «Nous nous sommes réunis non seulement pour faire le bilan de ce mois, mais surtout pour renouveler notre engagement. L’autonomisation des femmes n’est pas un concept abstrait, mais une nécessité. Elle passe par l’éducation, l’accès aux opportunités économiques, la participation active à la vie sociale, économique et politique».
Pour éveiller la conscience de toutes ces femmes et jeunes filles, Adéline Kilapi, une des femmes leaders, a d’abord dressé un tableau comparatif entre la femme traditionnelle qui n’avait pour rôle que de préparer et d’enfanter et la femme actuelle émancipée qui doit travailler à l’instar de l’homme.
«Si la femme est autonome, la famille, le quartier, la commune, la ville, la province, le pays et le monde entier vont se développer», a-t-elle ajouté en présentant une brève historique de la genèse de la journée internationale de la femme.
Quant à elle, Justine Kakesa, une autre femme leader de la ville de Kikwit, a présenté le témoignage de sa propre vie en indiquant les efforts qu’elle a conjugués pour devenir autonome. Elle a évoqué l’application de la technologie appropriée afin de transformer les produits agricoles, vendre pour avoir des ressources financières. Elle a encouragé les autres femmes à faire autant.
Présentes à l’activité, les autorités politico-administratives ont salué cette activité tout en invitant la Fondation Darine Mushila à multiplier de telles initiatives.
«Les stratégies d’autonomisation aident les femmes à augmenter leur pouvoir de négociation, à prendre davantage confiance en elles et à accroître leur autonomie en matière de prise de décisions. Elles leur offrent le choix et le pouvoir d’agir pour leur propre sécurité et celle de leur famille», reconnait UN Women.
La même organisation note que les interventions déployées dans le cadre de cette stratégie permettent d’augmenter la confiance en soi des femmes et des filles et de renforcer leur sentiment d’efficacité personnelle ainsi que leurs capacités d’affirmation de soi et de négociation.