Par Badylon Kawanda Bakiman
«Nourrir la RDC sans pesticides interdits et dangereux» : C’est le thème de la huitième édition du ‘’Festival AlimenTerre’’ (FAT) qui s’est déroulé jeudi, 05 décembre 2024 dans la salle-chapelle de l’Institut supérieur technique catholique de Kikwit (ISTCK) ex IFAK dans la commune de Nzinda.
Organisé par la Faitière des organisations paysannes du Kwilu, Kwango, Mai-Ndombe (FOPAKKM), une plate-forme de plus de 200 organisations paysannes avec l’appui financier de BD, ce festival a reçu des leaders des paysans, des étudiants, des délégués de quelques services de l’Etat, des curieux, la presse ainsi qu’’un certain nombre d’invités.
«Ca fait près de quatre ans que la FOPAKKM organise cette activité. Le FAT est un cadre d’échanges concernant un système d’alimentation, surtout des productions saines qui protègent la santé des humains face aux maladies qui viennent des alimentations que nous consommons. A ce jour nous voulons consommer des aliments dits de qualité. Cela implique le fait que les aliments de qualité doivent venir de systèmes de production qui respectent un certain nombre de normes. Raison pour laquelle FOPAKKM en tant faitière des organisations paysannes organise ce cadre d’échanges. C’est également une forme de sensibilisation afin d’amener les paysans à adopter un système de production qui soit sain afin de mettre à la disposition de la population des produits de qualité qui n’apportent pas de maladies», a expliqué Blaise Kiboko, un des cadres de la FOPAKKM.
Il a affirmé le FAT permet aussi de définir ensemble un système de production qui soit sain en vue de prévenir les maladies.
Cette assertion a été réitérée par Marcel Ouedraogo du BD comme partenaire technique et financier de la FOPAKKM : «BD est engagé dans des aspects agro-écologiques. La thématique de cette année pour le festival entre dans le cadre de nos activités parce qu’on parle de ‘’nourrir le Congo sans pesticides interdits ou dangereux’’. Cela nous interpelle aussi parce que l’ensemble de produits que nous consommons proviennent de l’agriculture familiale et cela dans l’ordre de 70 pour cent. Les producteurs agricoles sont les plus exposés aux pesticides qui sont importés. En fait ce sont des pesticides qui sont jetés par certains pays et qui nous les envoient ou qui sont fabriqués localement par nos chimistes».
Selon lui, souvent lors de la fabrication de ces pesticides nos chimistes ne font pas attention au dosage qui a obligatoirement des répercussions sur la santé des gens.
Afin de changer le système des productions, Don Béni Poloto, responsable du Conseil régional des organisations non gouvernementales de développement pour le grand Bandundu, a développé les pratiques agro-écologiques à l’intention de tous les producteurs agricoles.
Parmi ces pratiques, Poloto a cité la sédentarisation de l’agriculture ; la rotation des cultures ; l’association des cultures ; la fertilisation du sol à partir des plantes comme ‘’Mucuna’’ etc.
Après projection de deux films, des débats et engagements ont émergé.
«Cette activité m’a beaucoup édifié sur plusieurs plans. C’est pourquoi je me suis engagé à recourir aux pratiques agro-écologiques afin de protéger aussi l’environnement», a déclaré Jeanine Mpele, une des participantes au FAT.