Par Badylon Kawanda Bakiman
La campagne ‘’Je mange Africain’’ est désormais lancée. Tout est sur les rails. Le lancement a eu lieu à Yaoundé (Cameroun), au terme de la 4ème conférence biennale de l’AFSA (Alliance for Food Sovereignty in Africa) sur les systèmes alimentaires. Les assises ont duré trois jours, soit du 28 au 30 réunissant 170 participants.
Selon un communiqué de presse qui a sanctionné ces assises, cette campagne vise à inciter les Africains à désirer et à exiger des aliments, des plats, des régimes et des cuisines traditionnels.
Les assises se sont déroulés autour d’un thème hautement interpellateur à savoir ‘’Mobiliser les politiques et actions alimentaires africaines pour des systèmes alimentaires sains’’. Cette logique a invité les gouvernements de ce continent à ‘’une politique alimentaire africaine globale qui réponde au besoin de l’Afrique de se nourrir face à l’incertitude mondiale et au changement climatique’’.
«Dans le cadre de l’Année de la nutrition 2022 de l’Union africaine, la conférence de cette année a mis l’accent sur des approches novatrices permettant d’apprendre et de célébrer les cultures alimentaires, les aliments, les régimes et les cuisines africains afin de faire progresser une perspective africaine sur la nutrition et les systèmes alimentaires», note le même document.
Cette source révèle que divers acteurs de 30 pays ont appelé à une politique alimentaire africaine globale qui réponde au besoin de l’Afrique de se nourrir face à l’incertitude mondiale et au changement climatique.
«Le système alimentaire conventionnel actuel est défectueux. Le système alimentaire basé sur le récit de l’agriculture industrielle n’a pas réussi à nourrir l’Afrique et le monde en générant des aliments toxiques, en polluant l’environnement et en alimentant les crises climatiques. En donnant une feuille de route afro centrique vers des régimes alimentaires sains et des systèmes alimentaires durables, cette conférence donne de l’espoir et de l’optimisme pour une solution alternative indispensable à l’insécurité alimentaire, aux troubles de santé publique croissants et à la catastrophe climatique», a déclaré le Dr Chris Macoloo, président de l’AFSA dans son speech.
Présent aux assises, Gabriel Mbairobe, ministre camerounais de l’Agriculture et du Développement rural, a reconnu que « la sécurité alimentaire de l’Afrique est gravement affectée par la guerre en Ukraine et qu’il est temps pour l’Afrique de commencer à chercher des idées et des stratégies pour produire nos aliments à des prix plus bas qui garantissent une alimentation plus saine».
De son coté, Le Dr Million Belay, coordinateur général de l’AFSA, a été lucide dans ses propos : «nous partons dans une période d’imprévisibilité accrue des crises nouvelles et émergentes, de la pandémie à la guerre et aux catastrophes climatiques. Ce n’est que si nous investissons dans le renforcement de notre capacité à répondre aux différentes crises que les Africains pourront survivre et prospérer. L’agro écologie est le moyen le meilleur et le plus efficace de construire un système alimentaire qui accroît la résilience des communautés au changement climatique, fournit des régimes alimentaires sains et durables et protège l’environnement».
A analyser la profondeur des messages, il est donc important que tout Africain, quel que soit son rang social, puisse mettre la main à la pâte afin que cette campagne soit une réussite.
C’est pourquoi les participants ont saisi cette occasion pour inviter «les gouvernements africains à devenir des partenaires stratégiques dans le renforcement des capacités institutionnelles des communautés agricoles dans leur recherche continue de pratiques agricoles économiquement et écologiquement».